Electron célèbre cette année sa dix-huitième édition… Difficile de passer ce cap en temps de pandémie, vous en conviendrez. Mais fidèle à l’esprit aventureux qui le caractérise depuis le tout début, le festival a choisi de faire face aux restrictions sanitaires en réinventant son format et en s’offrant une nouvelle identité.
Qu’il est compliqué, en ces temps troubles et incertains, de projeter une nouvelle édition de festival. Et pas n’importe laquelle, qui plus est, puisque la manifestation fête cette année ses 18 ans. C’était sans compter la détermination et la capacité de rebondissements des organisateurs… Ainsi, après une édition 2020 avortée et pas mal de remises en question, l’association Headfun a mis à profit ce temps de réflexion, imposé par la crise sanitaire, pour faire peau neuve et repenser sa communication visuelle. A l’âge de la majorité, il est normal de s’émanciper !
C’est l’agence UNE, avec qui le festival avait déjà collaboré par le passé (en 2016 et 2017), qui signe ce renouveau : une identité forte, vouée à graver les esprits et symbolisée par le E d’Electron, suivi du chiffre de l’année, dans le but de la faire évoluer dans le temps. Le E-21 sera ainsi remplacé, l’année prochaine, par le E-22, comme une estampille aussi distinctive qu’intemporelle. Une façon également d’afficher la volonté de l’association de trouver une alternative à la crise en cette période de diète culturelle, comme en témoigne le nouveau format de la manifestation.
Qu’on se réjouisse donc, le festival aura bien lieu cette année. Et plutôt quatre fois qu’une ! Pour faire face aux normes sanitaires fluctuantes qui paralysent depuis plus d’une année les organisateurs de manifestations culturelles, Electron a en effet opté pour un morcellement de sa matière première, qui s’échelonnera dès lors tout au long de l’année, en misant sur un retour progressif à la normal et l’espoir de renouer avec le dancefloor en fin d’année. Et tout cela, sans pour autant toucher à son ADN ! Car qui dit Electron, pense pluridisciplinarité, et c’est cette singularité qui aura permis de fractionner la manifestation en quatre volets distincts et éloignés dans le temps, alors qu’ils se conjuguent au même tempo en temps normal. Cette distanciation temporelle a l’avantage non négligeable d’offrir une plus grande souplesse aux organisateurs pour adapter le volet suivant, si les restrictions sanitaires devaient évoluer entre deux propositions.
Comme à l’accoutumée, le coup d’envoi du festival sera donné par son exposition, titrée en circonstance « L’exposition qui aura peut-être lieu », si tout se passe bien, du 22 avril au 2 mai prochain au Commun à Genève. Cette année, en lien étroit avec l’actualité, elle proposera une réflexion sur le statut d’artiste et d’organisateur de spectacles en temps de Covid, mettant en exergue trois thématiques sous-jacentes à l’ensemble du festival et à la situation actuelle: l’attente, celle de la réouverture des lieux, celle d’un certain retour à la normal, celle du prochain épisode du festival Electron… ; l’incertitude, une notion déjà bien connue du milieu culturel, mais qui nous pousse d’autant plus cette année à reconsidérer la faisabilité d’un événement, l’incertitude également de nos lendemains… ; enfin, l’invisibilité dans laquelle évoluent artistes et acteurs de la scène culturelle, qui luttent pour faire reconnaître leur statut, tandis que leur domaine d’activité subit de plein fouet le poinçon du « non essentiel ».
La question de l’invisibilité sera d’ailleurs au cœur du deuxième volet du festival, « BLIND », qui prendra place les 5 et 6 juin prochain et qui, comme son nom le suggère, proposera une plongée à l’aveugle dans l’une des programmations du festival. On ne vous en dit pas plus, si ce n’est que le propos, des plus intimistes, sera également pluridisciplinaire et inédit. Infos à suivre dès le 6 mai prochain !
Place ensuite à deux chapitres à l’enjeu plus festif, avec le bien-nommé SUMMER et son lot de réjouissances estivales, en extérieur et en mode plutôt diurne, prévu pour août prochain, ainsi que l’indispensable CLUB, programmé début novembre dans le but de maximiser ses chances de réalisation, qui permettra au public, on l’espère, de renouer avec le dancefloor et les basses électroniques grondantes.
Enfin, pour conjurer le sort et endosser son indispensable rôle de festival rassembleur, Electron, toujours en collaboration avec l’agence UNE, a orienté cette année sa communication vers des codes couleurs, des repères visuels et une esthétique musicale qui fédèrent aussi bien les adolescents que les cinquantenaires. On a tous, de 7 à 77 ans, quelque chose en nous des années 80 : une veste, un hit, un objet fétiche ou, plus encore, une playlist sur laquelle on a partagé nos chorégraphies. Symbole de ces années hautes en couleur, la cassette vidéo prête son esthétique vintage au festival, qui remplira dès lors plus que jamais sa mission d’événement fédérateur et pourvoyeur d’intenses moments culturels et musicaux.
Croisons les doigts !